J’ai une confidence à vous faire.
Depuis quelques temps je tourne autour d’un sujet qui me semble crucial : remettre du plaisir et de la légèreté dans mon quotidien.
Il y a quelques années, je questionnais ce sujet de la légèreté (en tout cas ce sentiment de perdre en légèreté) avec un thérapeute qui m’avait dit : “Oui, mais désolé, le temps joue contre toi.”
Je ne comprenais pas bien.
“Tu avances en âge, tu as eu un enfant, tu as créé ton business. Tu as plus de responsabilités, tout est plus lourd”.
Ah. OK.
Mais du coup je fais quoi ? Une croix sur la légèreté ? Comment ça, on ne peut pas avoir des responsabilités et rester léger ?
Je suis plutôt idéaliste, de nature optimiste. Même si je traverse régulièrement des moments où je me sens plutôt dans le creux de la vague qu’au sommet de la montagne.
Et je dois dire que cet échange m’avait perturbée.
D’un côté j’y ai vu une sorte de raison factuelle à ces périodes “sans”, comme une explication qui se voulait rassurante, mais j’ai aussi ressenti une forme de fatalité à laquelle je n’adhère pas, mais alors pas du tout.
Alors OK, j’achète le fait qu’il est nécessaire d’accepter, parfois, qu’un contexte soit contraignant.
(J’écrirai sans doute un jour sur l’acceptation, car au-delà d’un mot “simple”, la réalité à vivre ne l’est pas autant)
Mais est-ce que ça veut dire que ça va s’alourdir d’année en année ?
Quand je me projette et que je m’imagine “mamie Estelle”, j’ai clairement envie de vivre avec le plaisir et la joie chevillés au corps, dans mon regard, dans mes gestes, dans mon attitude. Et d’avoir en moi à la fois une forme de sagesse mais aussi et surtout de la joie de vivre à répandre autour de moi, non mais !
Du coup, n’y a t-il pas d’autres façons de regarder les choses ?
J’ai compris que cette lourdeur s’invitait dans ma vie sous la forme d’enjeu.
Un enjeu que j’ai tendance à mettre un peu partout, dans plein de choses.
Des choses “importantes” comme la façon dont je développe mes activités et des choses moins “à risque” comme choisir une nouvelle marque de produits ménagers écolo & clean ou trancher sur le fait de prendre mon vélo ou le métro.
Et oui, j’ai cette tendance là.
Je me souviens de cette phrase que ma mère répétait souvent : “pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué”.
Elle me revient quand je me prends en flagrant délit de complexifier mes options. Je me prends à philosopher en me demandant : et si cette phrase avait été dite à l’envers, est-ce que ça m’aurait aidé à simplifier les choses plus vite ?
J’admire les gens qui ne se font pas de nœud au cerveau. En tout cas qui me donnent l’impression de.
Tout ça pour dire qu’il y a peu de temps, j’ai pris conscience que j’avais une véritable marche à monter pour grandir et évoluer, et que cette marche, c’était de reconnecter au plaisir, à la joie, à la légèreté, au fun. Mais reconnecter, vraiment.
En conscience.
Non pas que je me sente totalement déconnectée de ça.
Je vis plein de moments joyeux, je prends du plaisir dans plein de choses, je me marre.
Mais pas assez à mon goût.
C’est comme si la profondeur des sujets auxquels j’ai choisi de m’intéresser notamment dans mon activité de coaching (avec tous les autres outils thérapeutiques) m’obligeait à être sérieuse et laisser la légèreté de côté.
Parce qu’on ne joue pas avec la psychée des gens.
Parce que j’ai pas envie qu’on me prenne pour un charlatan (une charlatane, ça se dit ça charlatane ?).
Alors oui, ça doit être sérieux.
Je dois être sérieuse.
Bim.
Voilà comment je me suis enfermée un peu toute seule dans cette lourdeur sous-jacente.
A un moment, j’ai eu une sorte d’Eureka.
Dans “enjeu”, il y a “jeu”.
Du coup je me suis posée la question : comment le remettre au centre ?
Et si c’était ça, la clé ?
Si j’écris sur cette thématique aujourd’hui, c’est parce que j’ai envie de mettre l’accent dessus. Et comme je le dis souvent, en parler publiquement m’engage.
J’ai envie de jouer :)
Rien que d’écrire cette phrase, j’adore !
C’est le sujet dont on a discuté avec mon mentor qui m’accompagne en ce moment sur mon business.
C’est aussi l’un des indicateurs de la méthode de coaching à laquelle je me suis formée il y a 8 ans : le rapport au jeu.
C’est la thématique sous-jacente d’un livre que j’avais adoré lire il y a quelques années, Le petit sauvage, d’Alexandre Jardin, qui tourne ça autour de l’enfant intérieur et du fait de renouer avec son âme d’enfance versus le “le monde de l’adultie”.
C’est une phrase bien connue d’un texte de Mère Teresa : “La vie est un jeu, joue-le”
C’est aussi tout ce à quoi me reconnectent mes filles quand je les observe : les petits enfants passent leur temps à jouer, ils s’amusent d’un rien, rigolent de tout, et c’est génial.
Où est donc partie notre âme d’enfance dis donc ?
Alors maintenant que j’ai dit ça, comment on fait ?
Je n’ai pas la réponse.
Mais j’ai des idées.
Je crois au pouvoir de l’intention.
Au fait de mettre son focus sur un thème pour que l’énergie aille dans ce sens.
Un peu comme quand tu cherches une pièce pour un puzzle, il y a parfois ces moments où tu la trouves en deux-deux, hyper facilement, juste parce que tu t’es dit “je vais trouver ce morceau”.
Et puis, ensuite, l’idée c’est d’intégrer cette réalité, le fait qu’il est possible de changer de plan, de perception, de regarder les choses d’une autre façon. De s’amuser.
De repérer les moments où ça se ferme, où ça se fige, où ça devient lourd, chiant.
Et consciemment, changer son dialogue intérieur.
Plutôt que de repartir dans ses vieux schémas et s’autoflageller en mode calimero.
Ce qui peut donner :
“Tiens, je viens de m’attraper tout-e seul-e au chat-glacé ; allez, hop, je me délivre.”
ou encore “Aaaaah mais dis donc, pris-e en flagrant délit, j’allais encore mettre le disque rayé ; non non, pas cette fois haha !”
Choisir de changer de sujet, d’attitude.
Rire de nos habitudes qui habituellement nous plombent.
Jouer avec ça.
Quand on se voit faire, être content-e de s’en être aperçu plutôt que de se laisser emporter par la frustration de s’être encore fait avoir par nos p’tits démons.
Comme tout, c’est un entrainement.
Un entraînement à jouer, pour s’alléger.
Il y a des questions qui aident aussi, à changer nos perceptions.
C’est le titre de cette édition : est-ce que ça a besoin d’être lourd ?
Intuitivement, je crois que la réponse qui vient naturellement, c’est “non”.
Non, ça n’a pas besoin d’être lourd.
Ou d’une autre façon, la question du “Et si..?” :
"Et si je mettais du plaisir là-dedans, comment je m’y prendrai ?” ;
“Et si c’était léger, à quoi ça ressemblerait ?”.
Faire de ces questions des réflexes, c’est déjà un bon début.
S’il y a de l’enjeu, je peux choisir d’y mettre du jeu, du fun, de la joie, du plaisir, de la légèreté.
Le défi est lancé.
J’adore les défis.
Tu veux jouer, toi aussi ?